Corso Italia 7
Rivista internazionale di Letteratura – International Journal of LiteratureDiretta da Daniela Marcheschi
Sette poesie di Paolo Maccari
Le traduzioni, in lingua francese, sono opera di Yannick Gouchan e Riccardo Donati.
Tu non verrai
Come gli alberi passati dal vento
stormiscono; con la stessa distratta
ineluttabile naturalezza
sento i miei vecchi in triste coro piangere
monotononi lamenti.
Da viluppo, da grigio parassita
a strappi, lungo sapienti tragitti,
la sofferenza ha guadagnato gli occhi
s’è fatta sguardo e voce
s’è resa anima, ha vinto impetuosa.
Tu non verrai ma potresti venire
ad ascoltare la nota luttuosa
nell’ospizio dove i vecchi lamentano
di non essere ormai ciò che furono
di essere ancora ciò che essi saranno
finché saranno.
I declivi che hanno sceso i miei vecchi
sono scoscesi e pervi
e rotolarli è quasi
addormentare i nervi
in un tragitto senza scosse.
I sentieri si fermano
innanzi all’incubo e ve li adagiano.
Per il mio cuore è quasi insopportabile
accorgersi che l’incubo è abitabile.
Quando come il vento cade la vita
da quelle genti grondanti stanchezza
ti par di vedere nei corpi liberi
dalla feroce brama
di vivere
il sollievo di non essere più assediati,
un po’ come gli arbusti
che alzano lievi la testa
quando ormai romba altrove
la devastante, la lunga tempesta.
Tu non verrai ma potresti venire
a vedere con quale infesta
lentezza si può morire.
Tu ne viendras pas
Comme les arbres balayés par le vent
bruissent; avec le même naturel
inéluctablement distrait
j’entends mes vieux en chœur triste pleurer
de monotones plaintes.
Par enchevêtrement, par saccades
de parasite gris, par de savants trajets,
la souffrance a gagné leurs yeux
s’est faite regard et voix
s’est faite âme, a vaincu, impétueuse.
Tu ne viendras pas mais tu pourrais venir
écouter la note endeuillée
à l’hospice, là où les vieux se plaignent
de ne plus être désormais ce qu’ils furent
d’être encore ce qu’ils seront
tant qu’ils seront.
Les pentes que mes vieux ont descendues
sont abruptes et praticables
et les descendre en roulant signifie presque
endormir les nerfs
dans un trajet sans secousses.
Les sentiers s’arrêtent
face au cauchemar et là ils les déposent.
Pour mon cœur il est presque insupportable
de comprendre que le cauchemar s’habite.
Quand tombe comme le vent la vie
de ces gens suintant la fatigue
on croirait voir dans ces corps libérés
du désir féroce
de vivre
le soulagement de ne plus être assiégé,
un peu comme les arbustes
qui, légers, dressent leur tête,
quand désormais gronde au loin
la longue tempête qui dévaste.
Tu ne viendras pas mais tu pourrais venir
voir avec quelle funeste
lenteur on peut mourir.
I Cari
I parenti degli ospiti si muovono
verso l’ospizio al vespro e prima sciamano
come indecisi alle soglie del covo
doloroso; s’osservano, si chiamano;
cercano a vicenda nell’altro un nuovo
specchio, la mossa giusta nella dama
del rimorso. Ma vanamente, un rovo
di timore punge. E si entra: la chiama
ha inizio. I vecchi vanno incontro ai figli
ai nipotini, ai mariti e alle mogli.
Alcuni, impazziti, osservano i tigli
del parco, come se niente fosse. E cogli
negli occhi dei cari un breve sollievo.
«È inutile venire, lo sapevo».
Les chers parents
Les parents des hôtes s’acheminent
vers l’hospice en fin de journée, ils essaiment d’abord
avec embarras au seuil du refuge
douloureux; ils s’observent, s’appellent;
cherchent mutuellement chez l’autre un nouveau
miroir, le pion juste pour les dames
du remord. Mais en vain, une ronce
de crainte pique. Et l’on entre, l’appel
commence. Les vieux vont vers leurs enfants,
petits enfants, maris et femmes.
Certains, devenus fous, observent les tilleuls
du parc, comme si de rien n’était. Et l’on devine
dans les yeux des chers parents un bref soulagement.
«Ça ne sert à rien de venir, je le savais».
La bambina
La nipotina all’ospizio s’annoia. Ha sette anni, un cranio grazioso e mani antipatiche, grassocce. Porta un bel vestitino grigio e calze spesse, rosa. Ha conosciuto la nonna all’ospizio. Per lei, la nonna è l’ospizio. Si ritrae dagli abbracci e dai baci della vecchia. E la mamma non se la sente di rimproverarla. La nonna ha l’odore e i suoni dell’ospizio; quando parla la bambina non l’ascolta. Le regala un sorriso ipocrita. Un sorrisetto ipocrita da bastardella scaltra. La nonna conviene sinceramente con la mamma sulle doti fisiche e d’intelligenza della piccola. Capisce anche la sua freddezza, la sua avversione per quel posto. Lascia intendere che è la stessa sua. Niente di male. Dopo essersi un po’ pestata i piedi davanti alla nonna la bambina inizia a gironzolare per il salone, tra i divani e le seggiole di giunco. Si ferma davanti ad altri vecchi, a quello sulla seggiola a rotelle. La incuriosiscono, sfiora con un dito una ruota. Avvicina crudelmente il viso al viso di uno paralizzato, impazzito. La sua immobilità la diverte. Muove la mano aperta davanti agli occhi vitrei. Sorride, si svolge alla mamma per richiamare l’attenzione, ma la donna non la guarda. Allora inizia a correre nel corridoio, da sola. La porta di una camera, socchiusa, l’attrae. Entra. Dei due letti con le sbarre uno è vuoto. L’altro è occupato da una sagoma imponente, volta da un lato. La bambina s’avvicina al letto, prende in mano una boccetta di deodorante posata sul comodino. Dà una spruzzata verso l’alto e inala il profumo trovandolo buono. Poi gira intorno al letto per vedere il volto della persona sdraiata. È un uomo calvo, con la testa chiazzata di rosso. Ha un filo di barba sul mento, la bocca sporca di semola. Gli occhi socchiusi. La bambina avrebbe voglia di saltargli sopra. Le dà l’idea di essere morbido come un cuscino. In fondo alla stanza c’è una finestra che s’affaccia sul giardino. Si muove verso di essa e in punta di piedi guarda fuori. Le viene una gran voglia d’uscire all’aperto. Quindi fugge velocemente dalla stanza per ritrovare la mamma e trascinarla via, forse piangendo. Nemmeno sospetta che l’uomo sia morto.
La petite fille
La petite fille à l’hospice s’ennuie. Elle a sept ans, un crâne gracieux et des mains antipathiques, boudinées. Elle porte une belle robe grise et des collants épais, roses. Elle a toujours connu sa grand-mère à l’hospice. Pour elle, sa grand-mère c’est l’hospice. Elle se dégage des bras qui enlacent et des baisers de la vieille femme. Et sa maman n’a pas le courage de la gronder. La grand-mère a l’odeur et les bruits de l’hospice ; quand elle parle la fillette ne l’écoute pas. Elle lui offre un sourire hypocrite. Un petit sourire hypocrite de chipie malicieuse. La grand-mère s’accorde avec la maman sur les qualités physiques et l’intelligence de la petite. Elle comprend aussi sa froideur, son aversion pour cet endroit. Elle laisse entendre que pour elle c’est pareil. Rien de mal. Après avoir trépigné devant sa grand-mère la fillette commence à déambuler dans le salon, parmi les canapés et les fauteuils en osier. Elle s’arrête devant d’autres vieux, ceux des fauteuils roulants. Ils l’intriguent, elle effleure une roue de son doigt. Elle approche cruellement son visage du visage d’un homme paralysé, devenu fou. Son immobilité l’amuse. Elle agite sa main devant les yeux vitreux. Elle sourit, se retourne vers sa maman pour attirer son attention, mais la mère ne la regarde pas. Alors elle commence à courir dans le couloir, toute seule. La porte d’une chambre, entr’ouverte, l’attire. Elle entre. Deux lits à barreaux, dont l’un est vide. L’autre est occupé par une forme imposante, couchée sur le côté. La fillette s’approche du lit, prend dans sa main un flacon de déodorant posé sur la table de nuit. Elle vaporise vers le haut et respire le parfum en le trouvant bon. Puis elle tourne autour du lit pour voir le visage de la personne allongée. C’est un homme chauve, la tête couverte de tâches rouges. Une barbe légère sur le menton, la bouche recouverte de semoule. Ses yeux sont mi clos. La fillette aurait envie de sauter sur lui. Elle a l’impression qu’il est mou comme un coussin. Au fond de la chambre il y a une fenêtre qui donne sur le jardin. Elle se dirige vers la fenêtre et regarde dehors sur la pointe des pieds. Elle a soudain envie de prendre l’air. Puis elle quitte rapidement la chambre pour retrouver sa maman et l’entraîner à l’extérieur, peut-être en pleurant. Elle ne soupçonne même pas que l’homme est mort.
Emicrania
L’antica trappola del mal di testa.
La fronte non butta sangue.
(nel suo rovescio
s’esercita un ariete…)
Non so se capirete:
nel retro della fronte
è in corso una battaglia.
Poi si contano i morti,
quello che lasciano a chi vive,
dolce efferata predazione.
(Macchinazione
del mal di testa).
I superstiti non hanno voglie,
bianchi come federe
di cuscini estivi,
pallidi come bianche
nuvole remiganti,
lasciano vaporando vuoto il campo
deserta la fronte:
passano radi i loro volti,
– insulti cruenti
le labbra rosse.
Poveri pallidi soldatini pitturati.
I giorni li faranno a pezzi.
La carovana rumorosa dei vivandieri
i vivandieri sgusciano dalle
cullanti retrovie, si danno al
calcolo dei nuovi esuberi
eccedenza di cibo, partizione
più abbondante, sbronze
nell’attigua boscaglia:
tra perdere una guerra
e una battaglia
c’è una bella differenza.
Si bivacca ferocemente vivi
nei resti del fronte
dietro alla fronte.
Macchinazione
di mal di testa,
l’ariete giovane percuote le
corna istoriate di casi di guerra
di scene insopportabili di festa.
Migraine
L’ancien piège du mal de tête.
Le front ne rejette pas de sang.
(à son revers
un bélier s’exécute…)
Je ne sais si vous comprendrez:
derrière le front
une bataille est en cours.
Puis l’on compte les morts,
ce qu’ils laissent aux vivants,
douce et atroce prédation.
(Mécanisme
du mal de tête).
Les survivants n’ont aucune envie,
blancs comme des taies
de coussins estivaux,
pâles comme de blancs
nuages qui rament,
ils laissent en s’évaporant le champ vide
le front désert:
leurs visages rares passent,
– insultes cruelles
les lèvres rouges.
Pauvres et pâles petits soldats peints.
Les jours les mettront en pièces.
La caravane bruyante des vivandiers
les vivandiers sortent de
l’arrière front qui console, ils s’affairent
au calcul des nouveaux surplus,
nourriture excédente, répartition
plus abondante, cuites
dans le fourré tout proche:
entre perdre une guerre
et une bataille
il y a une grosse différence.
On bivouaque férocement vivant
parmi les restes du front
derrière le front.
Mécanisme
du mal de tête,
le jeune bélier qui frappe avec
ses cornes historiées de faits de guerre
d’insupportables scènes de fête.
Una piena
Il fiume spande gonfio le sue schiume
trovando sfogo e sollievo nei campi
(èsmanioso) procede a schizzi a lampi
di quiete e di rabbia improvvisa (il fiume
smanioso) abbranca il sudiciume
di strade e paesi sembra divampi
s’incendi – che l’acqua abbia pene e crampi
di odio – alza zolle tronchi foglie piume
di uccelli annegati le cui carcasse
si svolgono nel gomitolo bruno
delle acque – con carcasse d’animali
difformi grandi o minuscole masse
fluttuanti di carne e detriti ognuno
a filare la sua fine in finali
vertiginosamente originali
uguali insopportabilmente uguali.
Une crue
Le fleuve grossi répand ses écumes
parmi les champs où il s’épanche avec soulagement
(il est impatient) il avance par éclats et éclairs
de calme et de rage soudaine (le fleuve
impatient) il charrie la saleté
des routes et des villages et semble s’enflammer
s’incendier – que l’eau aie des peines et des crampes
de haine – il soulève terre troncs feuilles plumes
d’oiseaux noyés dont les carcasses
évoluent dans l’écheveau brun
de ses eaux – avec des carcasses d’animaux
difformes grandes et minuscules masses
sur les flots de chair et de déchets qui chacun
finalement file vers sa fin
vertigineusement originale
égale insupportablement égale.
Per uno scatto
Su un piedistallo
come un vessillo
– in posa –
teso immobile osservo
bande di tremiti darmi l’assillo
risalire dai nervi con linea ingegnosa
fino ai tornanti del cervello.
Pour un sursaut
Sur un piédestal
comme un vaisseau
– à l’arrêt –
immobile et tendu j’observe
des bandes de tremblements me donner l’assaut
remonter des nerfs par une ligne ingénieuse
jusqu’aux tournants du cerveau.
Stagnando
E io devo star qui a stagnare come una pozzanghera
proprio così, come un fetido stagno, non è un paragone balordo
T. Mann, La montagna incantata.
Penammo, sì, a star fermi,
a non aver la forza
che di star fermi. Con lentezza
con velocità gli altri
secondo i propri istinti
grazie alla propria volontà
verso se stessi, allontanandosi,
muovevano sempre più distanti.
Alcuni altri in verità. Perché gli ammaccati
gli annegati, gli stritolati. Chi non seppe
che perdersi come si deve, o afflosciarsi
in laghi di tepore.
Ma gli uni gli altri gli alcuni
equamente lontani.
Pochi fratelli.
Un’immensa radura.
La smania gessosa, il rancore
un languido rossore.
L’impaccio di una passione, la mancanza di misura.
***
Vi invidio le suole lise. Il sudore
che vi lubrifica i sogni ingentilendoli.
I miei sono feroci, inaggredibili
come la liscia corazza
della stanchezza
che m’inchioda,
come la stretta
ferrigna, acidula e cullante
la mano vizza,
la carezza
della mia pigrizia.
Stagnation
Pénible nous fut de rester immobiles,
de n’avoir la force
que d’être immobiles. Avec lenteur
avec rapidité les autres,
selon leurs propres instincts
grâce à leur propre volonté
envers eux-mêmes, s’éloignant,
se déplaçaient toujours plus loin.
D’autres en vérité. Parce que les meurtris,
les noyés, les broyés. Ceux qui ne surent
que se perdre comme il se doit, ou s’affaisser
dans des lacs de tiédeur.
Mais les uns, les autres, les quelques-uns
également lointains.
Quelques frères.
Une clairière immense.
L’agitation de plâtre, la rancœur,
une rougeur de paresse.
L’obstacle d’une passion, le défaut de mesure.
***
J’envie vos semelles usées. La sueur
qui lubrifie et patine vos rêves.
Les miens sont féroces, intouchables
comme la cuirasse lisse
de la fatigue
qui me cloue,
comme la poignée
de fer, acidulée et apaisante,
la main flasque,
la caresse
de ma paresse.
Le traduzioni sono opera di Yannick Gouchan e Riccardo Donati.
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